Régulièrement reviennent les saisons des foires au vin ou des soldes. Le battage a déjà commencé, et vous allez être soumis au matraquage de la grande distribution et des chaines industrielles.
Pour les foires aux vins, je veux parler de Nicolas, en particulier, qui est en fait le cache-nez du Groupe Castel, le producteur de « La Villageoise » mais aussi des chaînes de GD : de Leclerc (le précurseur, toujours en avance pour plumer clients et fournisseurs) à Auchan (et son superbe « Pierre Chanau, http://www.berthomeau.com/article-mais-qui-c-est-ce-pierre-…) ou Intermarché, tous sont sur les rangs pour vous fourguer quelques pépites (parfois un peu détournées) dans un flot de vinasse industrielle.
Pour avoir quelques éléments sur ces célèbres foires, je vous recommande l’écoute de cette émission de France Inter (Le téléphone sonne). C’est bref, ça pique un peu, c’est Nicolas Demorand, et du coup, ça éclaire autrement quelques idées reçues et ça donne le point de vue de divers professionnels et amateurs.
Quant aux soldes, c’est un peu le même principe : vendre apparemment moins cher un produit industriel qui de toutes façons ne vaut pas le prix affiché, même remisé.
Ceci dit, il n’y a ni soldes ni foire aux vins chez Champvin.com.
Et à cela il y a plusieurs raisons. En voici quelques-unes…
J’ai crée cette cave avec un souci éthique qui m’amène à pratiquer des prix honnêtes. C’est à dire des prix qui rémunèrent le travail des vignerons, le mien et mes investissements. On essaie de proposer des vins que nous aimons à des prix qui restent accessibles pour les clients (ce qui signifie par exemple que je ne spécule pas sur certains vins, voire que je ne répercute pas toutes les augmentations en cas de soucis ponctuels d’un vigneron). Ceci dans le but de permettre à chacun de vivre correctement de son métier et de rendre accessible au maximum de personnes les plaisirs d’un bon vin, à partager entre amis.
Nous privilégions, avec les vignerons comme avec mes clients, la recherche d’une relation durable. Il n’est pas question que je mette la pression sur un vigneron pour qu’il baisse ses prix et que je puisse afficher une remise sans en supporter les conséquences. Il n’est pas question que je fasse des pseudo-réductions sur des vins que je vendrais trop cher le reste de l’année, ou pire, que j’augmente mes prix de 30% avant d’afficher une réduction de 25% (si, si, je vous assure, ça se fait… comme la célèbre promotion par paquets de trois plus chère que d’acheter trois fois le même produit en rayon hors promotion).
Nous recherchons toujours les vins les plus honnêtes possible, faits par des vignerons que j’apprécie : respectueux de leur terroir, soucieux de leur environnement et réalisant des vins sans maquillage chimique ou technologique. C’est bien meilleur pour notre santé et celle des gens qui œuvrent pour le faire. C’est plus compliqué, plus aléatoire, mais ô combien plus intéressant et plus plaisant. C’est aussi à l’exact opposé des vins de la grande distribution qui a créé ces « foires ovins » et abuse des médailles et autres collerettes, sans aucune valeur d’ailleurs, puisque vendues à ceux qui les payent pour les mettre sur leurs bouteilles…
On ne travaille pas avec des « blockbusters » qui produisent des centaines de milliers de bouteilles (voire 10.000.000 de bouteilles pour un des faiseurs les plus célèbres du sud-ouest, qui a réussi à continuer de se faire passer pour une petite exploitation artisanale) sur des centaines d’hectares. Les vins qui sont proposés à la cave, sauf rares exceptions (qui doivent le mériter), sont tous des vins de vignerons, les pieds dans les vignes et la tête dans les étoiles. Du coup, nul besoin de centaines de tonnes de prospectus papier glacé pour écouler les stocks : il y en a déjà si peu des vins de ces femmes et ces hommes passionnés…
Et enfin, ici, on fait la foire tout le temps, ou le marché, comme vous préférez… Vous savez, ces lieux ouverts où les gens viennent pour acheter de bons produits, en circuit court, en discutant, en souriant, en rencontrant les producteurs, en goûtant souvent avant d’acheter… Ici, pas de musique abrutissante sous les néons blafards des hangars de périphérie de ville et leurs hectares de goudron et de panneaux publicitaires qui essaient de voler votre « temps de cerveau disponible ». Ici, on y vient pour se faire plaisir, pas par obligation. On n’y vient pas pour acheter une remise sur un produit industriel de toutes façons trop cher. On y vient pour trouver une occasion de partage et de plaisir. Pour échanger nos opinions et nos découvertes. On y vient en tant qu’humain et citoyen.